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Cours d’Archéologie

perpétuelles qui revêtent toutes sortes d’aspects. En haut l’on voit des pics et des aiguilles semblables à des flèches et à des minarets ; plus bas, des mers de glaces répandues suivant la forme des vallées ; enfin, sur le flanc des montagnes, des stalactites et des stalagmites énormes comme des piliers de cathédrale, sur lesquelles les eaux suintant à travers la montagne viennent ajouter chaque jour de nouveaux vernis et de nouveaux cristaux que les Indiens ont reproduits dans leurs édifices. Plus bas, comme au mont Blanc, les courants d’eau s’échappent des grottes et des cavernes de glaces dont les voûtes sont tailladées à dents de scie d’une manière extraordinaire ; et toutes ces formes merveilleuses sont réparties sur des centaines des lieues et sur 24 000 pieds de hauteur.

Nous nous croyons obligé d’énumérer ces détails parce que nous pensons que c’est là que l’on trouve l’origine de l’inspiration indienne.

De ces hauteurs qui abritent contre les vents du nord, la terre descend d’étages en étages, de terrasses en terrasses, jusqu’à la mer, montrant les plaines les plus fertiles pourvues de la flore la plus variée. En haut, les productions du Nord : les chênes, les châtaigniers, les sapins, les bouleaux, les frênes ; à mi-chemin, le teck, le jack, le tuka, le bananier-figuier, les palmiers ; enfin, plus bas, en dessous du tropique du Cancer, qui traverse Bombay à l’ouest et Calcutta à l’est, les plantes tropicales : les