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Fiere du vieil orgueil d’une constante gloire,
Tousjours à ses drapeaux attachant la victoire.
Le vaillant Marcomir, en un riche appareil,
De six mille françois commande un corps pareil,
Qui hardis imitoient dans leur verte jeunesse,
De la vieille phalange et la force et l’addresse.
Ce prince genereux se vantoit d’estre issu
D’un fils de Marcomir, dans Mayence conceû,
Au flanc noble et captif d’une belle romaine,
Quand des francs jusqu’au Meyn il poussa le domaine.
Elbinge et Belsonac, dans les armes nourris,
Menoient deux regimens de gaulois aguerris,
Qui de l’arc dés l’enfance avoient appris l’usage ;
Et de traits aux combas répandoient un orage.
Austrin conduit le tongre, affranchy du danger
De se voir asservy sous un joug estranger.
Didier menoit le marse, armé de hallebarde,
Et d’un long coutelas à la pesante garde.
Amalon conduisoit le bructere aux grands corps,
Propre dans les combas à deux sortes d’efforts :
Soit à porter de pres des blessures profondes,
Soit à roüer de loin les dangereuses frondes.
Et le prince Arderic, au visage asseuré,
Neveu de Sigisbert, en corcelet doré,
La pertuisane en main, à pendillantes houpes,
Menoit des ubiens les courageuses troupes,