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Les restes du combat, les soldats genereux,
Contens d’estre conduits par un chef plus heureux.
En suite se monstra le magnanime Aurele,
Sous des armes d’azur, sur un barbe ysabelle,
A crins noirs et frisez, à pas fermes et lents,
Par fois interrompus par de legers élans.
On void dans ses regards, dans sa grave asseurance,
Briller en mesme temps son cœur et sa prudence,
Et le secret couvert, et la constante foy,
Qui font priser en luy l’heureux choix de son roy.
Il conduit les gaulois, dont les troupes vaillantes
Sont au joug des françois soumises, et contentes.
Ces guerriers sous huit chefs marchoient dans les combas.
Le courageux Albert forma son bel amas,
De cinq cens chevaliers, dans sa chere patrie,
Nourrice des troupeaux, la feconde Neustrie.
Vers les bords de la Somme Amalgar fit son choix,
De gendarmes hardis, d’un cœur franc et courtois.
Herpon leva sa troupe entre l’Oise et la Seine ;
Y meslant les débris de la force romaine.
Zaban choisit les siens dans les fertiles champs
De la Beausse alterée, où mille socs tranchans
Fendent les longs guerets, sans qu’arbre ny fontaine
Des laboureurs lassez y soulage la peine.
Eufron fit sa levée où le Loir fait son cours,
Et dans les gras païs et d’Angers et de Tours.