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Dans ce tableau suivant, la ville fume encor.
Cette princesse en pleurs, est la veuve d’Hector,
Qui sauve du fer grec, dans une peine amere,
Le jeune Astyanax, sous le tombeau du pere.
Plus loin sa main conduit un enfant supposé,
Qu’elle laisse par force à l’ithaquois rusé.
On void en mesme temps sur son visage peinte
La craintive douleur, et veritable, et feinte.
Salutaire artifice, et trompeur et pieux,
Nous te devons la vie, et nous et nos ayeux.
L’inhumain aveuglé par sa propre malice,
L’entraisne, et le fait voir à la foule complice :
Et desja d’une tour il l’a precipité,
Pensant perdre le sang des grecs si redouté.
Dans le quadre suivant, cet esclave fidele
Emporte Astyanax, se haste plein de zele :
Et l’habile pinceau fait voir que dans son cœur
Regnent en mesme temps et la joye et la peur.
Plus loin, des paphlagons la belle et triste reyne,
Pleurant encor la mort de son cher Pylemene,
Qui tomba sous le fer d’Achille triomphant,
Reçoit le gage heureux, baise le noble enfant,
L’offre à son fils Sicambre ; et d’une aspre vangeance
Desja roule en son cœur la flateuse esperance.
Les princes sont dressez aux combas hazardeux,
Tous deux d’aage pareil, tirans leur sang tous deux
De l’antique