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Et dont il a connu la vaillance brutale,
Aux temps qu’il deffendoit sa Galice natale.
Viens, Ataulfe, dit-il : dans un juste combat
Il faut vuider enfin nostre antique debat.
Contre toy desormais, de mes troupes mutines
Je ne crains plus icy les fraudes intestines.
Il connoist Arismond. Soudain leur vieux courroux
L’un vers l’autre les porte, appesantit leurs coups,
Et fait voir quels transports excite la vangeance,
Quand son aspre fureur renforce la vaillance.
Ils se percent tous deux. Leurs chevaux écumans
De leur sang qui se perd sont rouges et fumans.
Mais des deux combattans la blessure est diverse.
Ataulfe attaint au cœur, paslit, et se renverse.
Arismond plus heureux, à l’épaule est blessé :
Et n’a point de regret au sang qu’il a versé.
Son escuyer accourt, et par ses soins essaye
D’en arrester le cours, et de bander la playe.
Aurele d’autre-part rencontre Polignac,
Qui meine avec ardeur l’escadron auvergnac.
Nos bras, luy dit le duc, ont assez eu de treve.
Il faut que maintenant nostre combat s’acheve.
Ils réveillent alors leurs grands coups differez
Depuis qu’aux bords de l’Ousche ils furent separez.
Tous deux se font sentir de pesantes attaintes ;
Et desja de leur sang leurs tassettes sont teintes.