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Et voyant que trop tard il le vient secourir,
Veut dans son desespoir le vanger ou mourir :
Fond sur le roy vainqueur, que sa troupe environne ;
Et qui sentant ses coups, le regarde, et s’estonne :
Voyant les traits pareils, et la mesme beauté
De ce corps estendu, qu’il croit ressuscité.
Il pense voir rougir ce mort naguere blesme ;
Et que par son beau spectre, il vange sa mort mesme.
De pareille frayeur sa troupe s’émouvant,
Fuit l’estonnant aspect du fantosme vivant,
Qui suivy de guerriers frapans de force égale,
Leur semble accompagné d’une bande infernale.
Mais enfin Vandalmar, dans sa rage emporté,
Sent qu’Albret et Gaston abbattent sa fierté.
Le roy, qui void le franc à qui l’ame est ravie,
Croit qu’il avoit à perdre une seconde vie.
Clovis, d’autre costé, suivant son cours heureux,
Ne void rien qui resiste à ses faits valeureux :
Et par les puissans coups de sa main foudroyante,
Attache à son party la fortune ondoyante.
Il abbat Valamer sous l’effort de son bras.
Puis renverse les rangs des cantabres soldats.
Arismond qui l’admire, et suit ses avantures,
Rompt, saccage, destruit les farouches astures.
Il void le fier Ataulfe attaché sur les francs,
Poussant les goths d’Espagne, animant tous les rangs :