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Il embrasse Maxent : puis estend ses regards.
Il void l’éclat de l’or brillant de toutes parts ;
De lumineux saphirs les couronnes couvertes,
De rubis flamboyans, et d’émeraudes vertes.
L’œil, de tant de tresors est confus et ravy.
Des herbes et des fleurs l’émail brille à l’envy :
Et les ondes d’argent sur le sable coulantes,
A l’envy de tant d’or, paroissent plus brillantes.
Clovis de tant de biens rendant graces à Dieu,
Ce lieu se peut, dit-il, nommer un riche-lieu.
Tous les francs auront part à ces fruits de la guerre.
Aurele, à ta valeur je donne cette terre.
Que dans ce riche-lieu tes braves descendans,
Comme toy valeureux, et chrestiens, et prudens,
Toûjours servent leurs rois de leur sagesse heureuse.
Maxent adjouste encor. Sa race genereuse
Un jour dans ce beau lieu doit produire aux françois
Un tresor bien plus grand que celuy que tu vois.
Là se rendent au soir les bandes courageuses,
Qui voyant tout à coup ces richesses pompeuses,
De la guerre en espoir dé-ja goustent le fruit.
Le tresor se recharge, et dans Tours est conduit.
Tout s’arreste, et se campe ; et les troupes contentes
Prennent un doux repos sous les paisibles tentes.
Cependant, à leur roy, les goths épouvantez
Apprennent que le sort le bat de tous costez :