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L’intrepide Gaston conduit mille guerriers,
Nez au climat de Foix, de Castres, de Pamiers ;
Et deux forts regimens de pietons que luy donne
Le terroir de Comminge, et celuy de Narbonne.
Ce noble et vaillant chef, dans un ennuy secret,
Sous l’empire des goths ne marche qu’à regret ;
Souffrant avec dépit leur barbare puissance ;
Mais il croit que les cieux en feront la vengeance.
Et d’un second espoir il console son cœur,
Prévoyant de son sang la future grandeur.
Car il sçait l’avenir, que souvent luy repete
Des montagnes de Foix un hermite prophete :
Que l’impie arien, par les francs terrassé,
Des climats de la Gaule enfin seroit chassé.
Que dans le cours des temps, deux Gastons magnanimes,
Princes nez de sa race, et des rois legitimes,
Tous deux par leurs beaux faits dignes d’un grand renom,
Feroient revivre en eux sa valeur et son nom.
Que l’un prés de Ravenne, en poussant sa victoire,
Rencontreroit la mort jalouse de sa gloire.
L’autre d’esprit sublime, et d’un cœur aguerry,
Le second rejetton du valeureux Henry,
Par sa foudre abbattroit la forte Graveline,
En dépit de l’Espagne, et de la mer voisine :
Et par ses soins ardens et ses puissans efforts,
De Courtray, de Mardik, emporteroit les forts.