Page:Desmarets - Clovis ou la France Chrétienne.djvu/521

Cette page n’a pas encore été corrigée

Et le brave Arismond, qui veut, dans le combat,
Des sueves et des goths vuider le vieux débat :
Et le vaillant Lisois, et son epouse fiere,
Qui n’a point dans l’hymen quitté l’humeur guerriere :
Qui pretend se monstrer digne de ses ayeux,
De l’estat des romains conquerans glorieux ;
Et qui sçait dédaigner de se faire cognoistre
D’un frere à qui l’erreur fait dédaigner son maistre.
Clovis avec Clotilde, en un pompeux éclat,
Est conduit hors des murs par l’auguste prelat,
Qui les quitte à regret, leur temoigne son zele,
Et du ciel leur promet l’ayde continuelle.
Perseverez, dit-il, et toûjours dans vos cœurs
Soyez reconnoissans des divines faveurs.
Si toûjours de la foy vos ames sont munies,
Tous vos pas trouveront leurs routes applanies.
Toûjours de vœux fervens j’ayderay vos desseins.
Alors du signe heureux que reverent les saints,
Il bénit et Clovis, et la reine, et l’armée,
Qui d’une ardeur plus forte en paroist animée.
Cependant Alaric apprend de tous costez
Que Clotilde est trouvée, et les germains domptez :
Que le prince vainqueur, pour couronner sa gloire,
En gardant son serment, vient fondre vers la Loire :
Et que plus il ressent d’aigreur et de courroux,
Plus il fera sentir la fureur de ses coups :