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Puis il veut que ce chef, comblé d’heur et de gloire,
Rameine ses guerriers par les flots de la Loire.
Le camp du roy s’appreste, ou le blanc estendart
Vole par les quartiers, et haste le départ.
Sur les armes de tous l’écharpe blanche éclate.
Ils sont dé-ja vainqueurs, dans l’espoir qui les flate :
Et sentent que deux feux dominent en leur cœur,
Depuis qu’un pieux zele est joint à leur valeur.
Chacun laisse dans Rheims les fardeaux inutiles.
On void les regimens marcher par longues files.
Le bagage tardif s’ébranle doucement :
Roule par les chemins d’un égal mouvement ;
Et la terre gemit sous leur charge pesante.
Dé-ja part le gendarme a cuirasse luisante.
Deux à deux en bel ordre on les void se ranger :
Puis ceux qui sont couverts d’un acier plus leger.
Lantilde se separe, apres mille caresses
De Clovis, de la reine, et des belles princesses :
Et part avec Symmaque, à qui d’un noble cœur
Le roy fait des presens dignes de sa grandeur :
Adjoustant pour Thierry cent raretez exquises,
Qu’il choisit dans l’amas des dépoüilles conquises :
Du grand Algerion les pompeux vestemens ;
Et l’épée, et le casque, ornez de diamans.
Clovis comblé de vœux, quitte l’heureuse ville,
Avec Clotilde, et Berthe, et Valbert, et Lucille :