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Le prelat, d’un grand zele ayant le cœur brûlant,
Mande Clotilde, Berthe, Agilane, Yoland,
Pour leur faire admirer la merveille future,
Et voir comment la foy surmonte la nature.
Clovis, d’une ame ferme, invoque Jesus-Christ ;
Fait approcher l’enfant, le touche, le guerit.
Chacun bénit le ciel : Batilde pleure d’aise :
De son roy prend les mains, et les presse, et les baise.
Tels furent les transports de celle dont les pleurs
Emeûrent le messie à guerir ses douleurs,
Quand elle vid son fils, se levant de la biere,
En son heureux réveil jouïr de la lumiere.
Clovis, du grand miracle est confus et ravy.
Chacun au tout puissant rend graces à l’envy.
Remy les meine au temple, ou le pur sacrifice
Satisfait l’eternel pour sa bonté propice.
Le prince impatient veut partir de ce lieu,
Pour vanger sur les goths l’honneur du fils de Dieu,
Qui par tant de faveurs sans cesse le convie
D’immoler pour sa gloire et son sang et sa vie.
Il donne à Ricarede ordre pour dégager
Les princes bourguignons de crainte et de danger ;
Et faire à Genobalde un recit veritable
Des graces qu’il reçoit du seul dieu secourable,
Qui l’oblige en son fils de bénir son pouvoir,
Et d’embrasser la foy par un juste devoir.