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Allons punir les goths : il tarde à mon épée,
Que dans leur sang impie elle ne soit trempée.
L’Aquitaine m’appelle, et gemit sous leur faix.
O ! François, faites tous le serment que je fais :
Tant que des ariens ma main l’ait d’élivrée,
Je fay vœu de porter cette blanche livrée.
Tous ses chefs aussi-tost font le mesme serment.
Tout guerrier le repete : et depuis le moment
Que ce vœu si fameux fut fait d’une ame franche,
Les françois aux combas portent l’écharpe blanche.
Arismond qui du roy tient l’estat des germains,
De le suivre aux combas, fait serment en ses mains ;
De poursuivre les goths d’une haine immortelle,
En vangeant Jesus-Christ, et sa propre querelle.
Enfin le grand monarque, et sa royale cour,
Comblez des biens du ciel en ce celebre jour,
Quand de deux chœurs divers les voix harmonieuses
Eurent chanté de Dieu les faveurs glorieuses,
Sortent du riche temple, et devots, et contens,
Parmy les vœux du peuple, et les cris éclatans.
Le roy passe à pas lents parmy la foule épaisse,
Qui se fend avec bruit, qui s’écarte et se presse,
Admirant son éclat saint et majestueux ;
Puis remesle soudain ses flots tumultueux.
Comme aux festes du saint qu’un grand senat honore,
S’avance dans la mer le vaste bucentaure,