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Dieu, dit-elle, est bien doux, qui calme ma fureur,
Qui par sa verité, de moy chasse l’erreur,
Qui me fait detester l’enfer et ses idoles,
Et les secrets trompeurs de ses noires écoles ;
Qui me fait renoncer mon frere, et tous les cœurs
Qui refusent à Christ les souverains honneurs.
Je me sens dans sa foy constamment affermie ;
Et de ses ennemis la plus fiere ennemie.
Remy rend gloire à Dieu de ses faits merveilleux :
Puis bénit Yoland : et recevant ses vœux,
Luy dit les mots sacrez qui toute erreur effacent.
Clovis, Clotilde, et Berthe, en mesme-temps l’embrassent.
O ! Dieu, dit l’archevesque, apres tant de faveurs,
Quels honneurs te rendront tant de sensibles cœurs ?
Grand prince, et vous, françois, faites tous dans ce temple
Un vœu dont Yoland vous a donné l’exemple.
Vangez vostre sauveur ; et brisez en tous lieux
Marbre, et bois, et metal, images des faux dieux.
Allez punir des goths l’infidele insolence,
Qui veut oster au fils l’égalité d’essence.
Des ennemis de Christ, purgez les champs gaulois.
Plantez la foy par tout, en y plantant vos loix.
Le prince transporté par l’ardeur de son zele ;
Depuis que je suis oint de cette huile immortelle,
Dit-il, je sens des feux allumez dans mon cœur,
Pour servir Jesus-Christ, et vanger son honneur.