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Adore le seul dieu qui t’a fait triomphant,
Qui t’arrache aux demons, qui te fait son enfant,
Qui te promet au ciel d’immortelles couronnes.
Puis il luy verse l’onde, au nom des trois personnes.
Le peuple émeû de joye, épand en mesme temps
Et des larmes de joye, et des cris éclatans.
Et de chants et de bruits les voutes sont attaintes.
Cependant le prelat attend les huiles saintes.
Un diacre les porte, et fait un vain effort.
La foule impenetrable empesche son abbord.
Du pontife sacré la douce impatience,
Des mains et de la voix veut en vain qu’il s’avance.
Nul ne peut diviser, par la force des bras,
De tant de corps pressez l’immobile ramas.
Le prince humble, à genoux, languissoit dans l’attente,
Alors qu’une clarté paroist plus éclatante ;
Esteint tous autres feux par sa vive splendeur ;
Et répand dans le temple une divine odeur.
Dans un air lumineux une colombe vole,
En son bec de coral tenant une fiole.
Elle apporte au prelat ce vase precieux,
Plein d’un baume sacré, rare present des cieux.
Du miracle estonnant, la chrestienne assemblée
Tout à coup est émeüe, et saintement troublée.
Tous, dans leur sainte joye et müets et surpris,
Regardent à genoux ce don de si grand prix.