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Le duc couvert d’argent, d’une grave fierté,
Porte en main la couronne, et marche à son costé.
Lisois vestu de mesme, et d’une grace aimable,
Tient de l’autre costé le sceptre redoutable.
La suite, en longue file, éclate en habits blancs,
Et d’un superbe pas, selon l’ordre des rangs,
S’avance lentement, les princesses, les princes,
Les puissans gouverneurs des plus grandes provinces,
Tous en longs manteaux blancs, et d’argent recouverts.
Comme au lever du jour, dans les rudes hyvers,
Lors que le sombre ciel fait tomber dans les plaines
L’éclatante blancheur de ses volantes laines ;
On void par les chemins tout passant, tout berger,
Couverts également de cet argent leger.
Ainsi va le monarque, et sa troupe de mesme
Porte, en l’accompagnant, la couleur du baptesme.
La reine suit Clovis, d’un air victorieux,
Ayant acquis au ciel cet espoux glorieux,
Et d’un pas triomphant, dans une sainte joye,
Marche en robbe à longs plis, sur qui l’argent ondoye.
Pour son second trophée, elle mesme conduit
Berthe, à qui de la foy le nouvel astre luit,
Que par ses saints discours son grand zele a conquise,
Et par qui les germains vont s’unir à l’eglise.
Leurs manteaux sont pareils, dont le bord est porté
Par de nobles enfans, d’une rare beauté.