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Et Clotilde et le roy, par ce divers recit,
Sentent que des chemins l’ennuy se radoucit.
Valbert leur conte encor les rigueurs de son pere ;
Son invincible erreur ; son injuste colere ;
Sa mort épouvantable ; et d’un fils la douleur,
Quand un pere a du ciel attiré son mal-heur.
Il dit le noble sang d’Yoland, d’Albione :
A quelle indigne sort l’enfer les abandonne.
Le sage Severin confirme ce discours.
Chacun plaint leurs fureurs, et leurs mal-heureux jours.
Alors paroist un char de superbe apparence,
D’où sortent à l’instant les princesses de France.
Pour prevenir le prince, elles hastent leurs pas.
Le roy vient au devant, en leur tendant les bras.
Tous sont émeûs de joye, et feconds en caresses,
Donnent de longs baisers, pour de longues tristesses.
Batilde les suivoit, qu’un mariage heureux
Lioit à Genobalde, à ce chef genereux,
Qui rangeoit la Bourgogne aux lois de son monarque.
Batilde, dont le sang est d’une illustre marque.
Elle conte au grand roy, d’un cœur triste et content,
Sa peine, et les faveurs que du ciel elle attend.
Que depuis peu de mois, la sainte de Nanterre,
Genevieve a quitté le sejour de la terre.
Et qu’avant que la mort finit ses heureux jours,
Elle avoit imploré son merveilleux secours,