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Veut dissiper l’ennuy de la belle princesse,
En qui reluit encor son rang et sa noblesse.
Il trouve, en contemplant son air imperieux,
Dans sa grandeur vaincuë, un œil victorieux :
Et consent de remettre en cette main royale,
Son cœur que luy rendit l’inflexible vandale.
Berthe qui sçay le bruit que répand sa valeur,
Trouve que sa presence adoucit son malheur.
Elle admire son port, sa charmante parole ;
Et sent que son discours la flate et la console.
Clotilde, en dissipant les fausses deïtez
Par le brillant flambeau des saintes veritez,
Pour un trône perdu par de cruels desastres,
Veut qu’elle en gagne un autre élevé sur les astres.
Le monarque des francs prend le repos d’un jour,
Pour rafraischir l’armée en cet heureux sejour,
Où le joint de Thierry l’ambassade honorable,
Dont Symmaque est le chef illustre et venerable.
Il vient, selon l’accord, recevoir en ses mains
Lantilde, sœur du roy, pour reine des romains ;
Qui desja d’un cœur pur croyant un dieu supreme,
Part avec Blanchefleur, pour voir le saint baptesme.
Sa sœur, de son haut rang n’a point l’esprit jaloux ;
Esperant dans un cloistre un bien plus grand espoux.
Ceux d’entre les germains de la plus haute marque,
Viennent pour tout le peuple aux pieds du grand monarque,