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Son peuple veut qu’il cede ; et pour le garentir
Jure que de l’Espagne ils sont prests de partir.
Ramir rend son épée, accablé de tristesse.
Je la porte, et la mienne, aux pieds de la princesse.
Depuis tousjours le sort l’éloigna de mes yeux.
Dans mon heur je languis, triste victorieux.
Pour renouër l’accord, je noüay mille trames.
Mais tout sueve fut sourd au desir de mes flames.
Le vandale partit : et pour dernier malheur,
Je ne pûs d’un adieu soulager ma douleur.
Puis j’appris qu’en la mer cette merveille rare
Avoit trouvé le sort encore plus barbare ;
Qui si loin de mes yeux l’ayant voulu bannir,
Le ciel, pour me vanger du sueve inexorable,
Qui s’estimant heureux, me rendoit miserable,
Contr’eux émeût les gots, qui guerriers et cruels,
Ont affligé leurs champs de maux continuels ;
Et pour comble de maux, alluma dans leurs villes
L’insolente fureur des discordes civiles.
Mon cœur se soulageoit dans l’ardeur des combas :
Mais il ne put souffrir les factieux debats.
Et j’allois inconnu jusqu’en la Germanie,
De sueves courageux prendre une colonie,
Pour retourner soudain, et punir les mutins,
Quand icy j’ay trouvé de plus heureux destins ;