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Toutefois elle marche, à ces bruits attentive :
Mais Myrrhine paslit, estonnée, et craintive ;
N’ose lever les yeux, s’arreste, et ne peut pas
Dans sa frayeur extreme avancer un seul pas.
Yoland, sur la cime où s’estend une place
Qui du vaste palais monstre la riche face,
Void un air sans broüillards, et découvre un beau jour,
Qui dissipe l’horreur des ombres d’alentour.
Elle void à genoux une troupe muette,
De l’un et l’autre sexe, et de beauté parfaitte.
Elle void devant eux un auguste vieillard,
Couronné de rayons, d’un celeste regard,
Richement revestu d’une chape superbe,
Sur une aube de lin, traisnant jusques sur l’herbe.
Et sa dextre puissante, alentour de ces monts,
Par le signe adorable écarte les demons.
Ne crains pas, Yoland, dit-il à la princesse.
De Dieu voy le pouvoir, de l’enfer la foiblesse.
Il se tourne à l’instant vers le temple orgueilleux,
A Mercure élevé sur un roc sourcilleux :
Et de ce mesme signe, avec une parole,
Il renverse, il destruit, et le temple et l’idole.
Cette masse en tombant se separe en morceaux :
Puis dans l’abysme creux se rassemble en monceaux.
Mille terribles sons par les monts se répandent :
Et cent fois redoublez, par les vallons s’entendent.