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Mais pendant qu’à ces soins Clotilde est occupée,
Une autre pompe vient, du pillage échapée :
Et Sigalde paroist, par le prince commis,
Pour empescher le sac du camp des ennemis.
Il conduit un amas de cent illustres dames,
Qu’il sauva de l’ardeur des impudiques flames.
Berthe marche à leur teste : et par ses tristes pleurs,
Exprime en mesme temps cent diverses douleurs ;
Le trépas de son pere, et sa beauté captive,
Et mille grands espoirs dont le malheur la prive.
Sa suite est ainsi qu’elle en larmes, en soupirs.
Clotilde laisse au duc le soin des cent martyrs :
Devance par ses pas l’abbord de la princesse ;
L’embrasse, l’accompagne, et flatte sa tristesse.
Apres elle marchoient tous les princes captifs.
Les francs tiennent sur eux leurs regards attentifs :
Et Clovis void en eux toute la Germanie
A son ample domaine heureusement unie.
Il pense à sa conqueste ; et par sa douce loy
Par tout remet le calme, où tout tremble d’effroy :
Accorde trente jours pour relasche à la guerre :
Et pour donner aux morts un repos sous la terre.
De son celebre exploit le plus illustre fruit,
Est le bonheur de voir son bel astre qui luit,
Dont ses yeux à toute heure adorent le miracle.
Mais tousjours à ses vœux il s’oppose un obstacle :