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Le duc benit alors la divine assistance.
Et toy, luy dit Clovis, quelle injuste puissance
Te retint et Lisois éloignez de mes yeux ?
L’enfer nous mit de mesme en d’effroyables lieux,
Répond le sage Aurele ; où d’une mort funeste
Dieu nous a garentis par une main celeste.
Car l’ame d’Agilane eut le soin de nos jours :
Et bien qu’en lieux divers, nous donna son secours :
Enfin nous fit sortir de nos prisons humides.
Nous trouvons nos coursiers, et deux fideles guides,
Qui nous donnant l’advis de secourir le roy,
Nous remplissent ensemble et d’ardeur et d’effroy :
Et pour joindre son camp, s’offrent à nous conduire.
Le troisiesme soleil commençoit à reluire.
Des gaulois et des francs nous trouvons le débris.
Soudain nous accourons où sont les plus grands cris.
Aquilon le premier de loin s’est fait connoistre.
Puis à nos yeux heureux a paru nostre maistre,
Qui de corps abbatus s’estoit fait de deux parts,
Contre ses ennemis, deux horribles remparts.
La princesse bénit les bontez souveraines,
Qui par tant de bonheur ont finy tant de peines.
Le roy loüe Arismond de ses faits valeureux.
Mais bien plus de son cœur et juste et genereux,
Qui plustost sur un traistre anima sa furie,
Que contre l’ennemy de sa chere patrie :