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Les francs et les danois, d’un long estonnement,
Sont par l’éclat du bruit frapez également :
Et paslissent de peur, ne sçachant quelle teste
A senty la fureur de l’horrible tempeste.
Mais le fier Mandragan, aux siens ne paroist plus.
Ils laissent tout à coup leurs assauts superflus.
La foudre en a d’entr’eux destruit une partie.
Les francs reprennent cœur, et font une sortie.
Puis rejoignent Clovis, qui heurte les saxons ;
Et desja dans leurs rangs fait de rouges moissons.
D’autre-part les françois, dont la force guerriere
Avoit tout renversé dans leur fureur premiere,
Croyoient leur vaillant roy vainqueur de toutes parts,
Et poursuivoient encor les ennemis épars.
Arbogaste, de corps avoit jonché la plaine :
Et Marcomir, aux siens laissoit reprendre haleine.
Mais les chefs estonnez, sont dans un juste effroy ;
Et doutent du succes ne voyant point le roy.
Aussi-tost sur ses pas le gendarme revole.
Arbogaste les suit : Marcomir se desole.
Nul ne sent de ses faits l’inutile bonheur.
Le roy seul fait leur bien, leur joye, et leur honneur.
Arembert le remarque à ses armes brillantes,
A son casque ombragé de plumes ondoyantes ;
Mais bien mieux à sa force, à ses coups furieux.
Il luy joint à l’instant son camp victorieux.