Page:Desmarets - Clovis ou la France Chrétienne.djvu/424

Cette page n’a pas encore été corrigée

Malgré Denys, Michel, et leur vaine puissance,
Les miens boiront le sang des troupes de la France.
Le ciel se couvre alors d’une sombre rougeur ;
Et de tant de mépris veut estre le vangeur :
Fait briller trois éclairs, fait gronder son tonnerre,
Annonçant sa justice aux méchans de la terre.
Taisez-vous, dit l’impie, ô ! Ridicules dieux.
Pensez-vous que je veüille escalader les cieux ?
Beuvez, dormez là haut, et nous laissez la terre.
Vous aimez le repos ; et nous aimons la guerre.
Ciel, en dépit de toy, je fay ce que je veux.
Tonne, éclaire, sois vain de tes bruits, de tes feux.
Ta fureur va tomber sur qui te sacrifie.
Mais tu ne sceûs jamais fraper qui te deffie.
Soudain un bruit terrible éclate dans les airs,
Comme si le grand dieu confondoit l’univers.
Le feu frape le monstre, et le reduit en cendre ;
Et dans les feux d’enfer, en feu le fait descendre.
Tel, au mepris du sort, des dieux, et des mortels,
L’orgueilleux Capanée, ennemy des autels,
Et de traits et de feux chargeant ses deux mains fortes,
Escaladoit les murs de la ville à sept portes :
Et maint blaspheme encor de sa bouche elançant,
Merita le courroux du foudre punissant ;
Puis brulé dans les airs par l’ardeur consumante,
Effroya l’Acheron de son ombre fumante.