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Le grand Algerion, à ces bruits si soudains,
Fait tourner sur les francs quatre mille germains.
Mais Clovis les previent d’une attaque terrible.
Le magnanime Aurele, et Lisois l’invincible,
Guerpin avec sa troupe, et Voltrade, et Varoc,
Font sentir aux saxons leur redoutable choc,
Dont, pour l’assaut du fort, l’ardeur est rallentie ;
Et desja leur fureur en laisse un partie.
Mais au flanc opposé, le tyran des danois,
Par le tranchant acier fait abbattre les bois :
Assemble arbre sur arbre, et s’en fait des échelles,
Pour porter aux françois ses attaques cruelles.
Ainsi que les geants, dans leur rebellion,
Haussoient Athos sur Pinde, Ossa sur Pelion ;
Et monstroient l’Appennin aux terres estonnées,
Sur les Alpes assis, et sur les Pyrenées.
Sur les branches il monte : il oyt de toutes parts
Le mont retentissant de mille cris épars :
Fait d’horribles sermens ; joint les faits aux bravades ;
Arrache de sa main les fortes pallissades.
Les siens suivent sa rage. Ulde avec ses françois
Les soustient, et s’anime, oyant de loin les voix,
Et l’écho des vallons, qui mille fois renvoye
Mont, joye et Saint Denys, Saint Denys et mont, joye.
Mandragan s’en irrite. Oüy, dit-il, je les tiens.
Oüy, malgré Jupiter, et le dieu des chrestiens,