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Desja Guerpin accourt, et Varoc, et Voltrade.
Et desja pres du roy grossit mainte brigade.
L’air s’enflamme d’éclairs, qui d’un bruit sont suivis.
Clovis, voy le signal : écoute cet advis.
Cours, luy dit la princesse, où se forme un nuage.
Le prince, de sa troupe enflamme le courage.
Allons, dit-il, au fort, où le ciel nous conduit.
Le malheur se dissipe, et la gloire nous suit.
Amis, j’ay ma Clotilde, et Dieu me la renvoye.
Saint Denys en ce mont m’a redonné ma joye.
L’un à l’autre à l’envy, par des cris infinis,
Disent ces mots confus, mont, joye, et Saint Denys.
Mont, joye, et Saint Denys, répondent les vallées.
Clovis void des germains les troupes rassemblées,
Qui courant en tumulte, environnent le fort,
A l’envy s’animans à ce dernier effort.
Le prince fond sur eux, d’un furieux courage,
Comme sur les pasteurs fond un soudain orage,
Qui noircit tout à coup et la terre et les airs,
Accompagné de vents, de foudres et d’éclairs,
Et des flots surprenans d’une pluye où se mesle
L’estonnante fureur d’une pesante gresle.
De mesme les françois, sur l’ennemy surpris,
Font tomber à l’instant leurs coups meslez de cris.
Un archange paroist, dont la main foudroyante
Fait briller à leurs yeux sa lame flamboyante.