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Quand Aurele paroist, et de loin le remarque.
Puis à terre apperçoit son courageux monarque,
Qui pour sa tombe illustre, apres tant de travaux,
S’élevoit un monceau d’hommes et de chevaux.
Au devant de son prince en fureur il se place :
Ce qui s’offre à ses yeux, sa valeur le terrasse :
Par sa juste douleur il irrite ses feux.
Il presse des talons son coursier écumeux :
Il l’anime, il le pousse, il le tourne, il le porte
Contre tout ce qui monstre une rage plus forte.
Clovis est transporté, d’aise de le revoir.
Et la joye aussi-tost luy redonne l’espoir :
L’espoir luy rend la force, et soustient sa vaillance.
Une seconde joye accroist son esperance.
Le courageux Lisois accourt à ses costez ;
Et fait sentir aussi ses grands coups redoutez.
Desja sous la fureur de ces foudres de guerre,
Douze des plus hardis sont couchez sur la terre :
Arismond les approche, et leur joint ses explois :
Et trois jeunes guerriers égarez dans le bois,
Aligerne, Ascaric, et le fier Radagaise.
Clovis cherche Aquilon, et le flate, et l’appaise.
Il le monte, il l’anime ; et desja sous son bras
De quatre efforts divers, abbat quatre soldats.
Puis il void l’estendard qui réjoüit son ame,
Sigalde, et dix gaulois qui sauvent l’oriflame.