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Du prince Cloderic l’autre attend sa deffense :
Mais au lieu de combattre, il se promet la France.
Dans les divers projets qu’il medite en son cœur,
Il pretend par son crime un souverain honneur ;
Et croit qu’Algerion, averty de sa trame,
Doit payer d’un grand prix sa trahison infame.
Clovis reserve un corps d’invincibles françois,
Qu’il range à ses costez pour entendre sa voix,
Dont Adolfe, et Guerpin, et Varoc, et Voltrade,
Chacun dans les combas meinent une brigade.
Pour sa troupe il choisit deux cens jeunes guerriers,
Tous d’un illustre sang, amoureux des lauriers,
Aux perils, aux travaux, ardens, infatigables,
Pour porter en tous lieux ses ordres secourables.
Luy seul de toutes parts veut estendre ses soins ;
Et que ses yeux par tout des beaux faits soient témoins.
La troupe des amans, et vaillante et chrestienne,
Aura l’heur de combattre à costé de la sienne.
Alors les sons divers des tambours, des clairons,
Frapent l’air et les cœurs par tout aux environs.
Le prince est revestu de ses armes celestes,
Aux yeux des ennemis brillantes et funestes :
Monte sur Aquilon, qui sous luy s’émouvant,
En vistesse desja voudroit passer le vent ;
Du pied frape la terre ; et ramenant sa teste,
Se vange avec les dents de son mords qui l’arreste.