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Vient hardie et craintive entre les combattans.
Cessez, cessez, dit-elle. On void en mesme temps
Que le goth sans respect, d’un cœur plein de rudesse,
Frape, et commande aux siens qu’ils prennent la princesse.
Clovis veut la vanger, de courroux s’échauffant :
Se place devant elle ; et du corps la deffend :
Puis veut qu’avec les francs Genobalde s’avance,
Pour reprimer des goths la brutale insolence.
Il dit que son bras seul suffit contre les deux ;
Et tous deux les attaint de ses coups dangereux.
Les goths vers la princesse accourent pour la prendre.
Genobalde et les siens volent pour la deffendre.
Gondomar pour son frere aussi-tost allarmé,
Pousse de ses guerriers l’escadron animé.
Au secours du roy franc on void venir l’armée,
Mouvant le bois baissé, de vangeance allumée.
La princesse engagée en l’horrible combat,
Pour retarder le choc s’écrie et se debat.
Un goth veut l’arrester, d’une fiere insolence.
Genobalde s’oppose, et l’abbat de sa lance.
De toutes parts Clotilde endure cent travaux,
En redoutant le heurt d’hommes et de chevaux.
Clovis s’avance aux coups, les écarte, les pare :
De son fer la deffend : mais un choc les separe.
Lors des murs et des tours s’élevent de grands cris.
Le peuple fuit en foule, et confus et surpris.