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Il quitte Sigismond : sur le goth il se lance ;
Et luy fait de son fer sentir la violence.
D’un grand coup il luy fend les armes et le bras :
D’un autre dans le flanc met la tassette à bas,
Tranchant les cloux dorez qui serrent la jointure.
Sigismond se releve, heureux de l’avanture,
Dont luy renaist l’espoir de voir encor le jour ;
Et porte au secourable un secours à son tour.
Mais il veut qu’à ses coups Alaric donne treve,
Et permette en repos que le combat s’acheve.
Luy dit qu’il peut en suite attaquer le vainqueur.
Le goth sourd à sa voix, et d’un injuste cœur,
Dit que contre son bras l’un et l’autre s’assemble ;
Et qu’il craint peu le fer de tous les deux ensemble.
Chacun d’un art confus, et d’efforts hazardeux,
De deux pare les coups, chacun en combat deux.
Mais du prince et du goth la rage se rend forte ;
Et surmontant l’honneur, sur le franc les emporte.
Clovis combattant l’un, de l’autre se deffend.
Sur l’armet d’Alaric son fer tombe et le fend.
De leur sang tous les deux ont les armes trempées.
Tous deux sur le roy franc font tomber leurs épées.
Mais son bras se renforce ; et de deux coups divers,
Frape, l’un d’un estoc, et l’autre d’un revers.
Du combat inégal la princesse offensée,
Du char saute éperduë ; et d’une ame empressée,