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Il s’estonne avec eux du deffy mal fondé,
De la part du tyran rien n’estant demandé,
Dont il ignore encor le desordre et la fuite.
Il croit que par ce roy quelque fourbe est conduite ;
Qui pendant le düel peut luy faire un assaut ;
Et peut des-avoüer, son fils et son heraut,
Qui mesme en ce deffy ne parloit point de treve.
Que souvent par la ruse une guerre s’acheve.
Qu’ils doivent tout prevoir, tout craindre, et tout oser,
Contre un prince sans foy, qui ne sçait que ruser.
Avec ces sages chefs cent desseins il propose :
Et leur donnant son ordre, au combat se dispose.
Il les laisse en son camp : puis il fait un beau choix
De cent les plus hardis des chevaliers françois.
Genobalde est leur chef. La moitié de l’armée
Est par l’ordre du roy dans le camp renfermée.
Vers le mur de Dijon l’autre va se placer,
Laissant autant de champ, qu’un trait en peut passer
Qui partiroit d’un arc courbé des mains d’un parthe.
Le prince, pour s’armer, de la foule s’écarte.
Puis de sa tente il sort, lumineux et riant,
Tel que sort un soleil des portes d’orient,
Qui rejoüit la terre, et monstre en son visage,
D’une belle journée un doux et gay presage.
Aquilon son coursier de tous le plus chery,
Que sur ses aspres monts la Calabre à nourry,