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Roy des francs, luy dit-il, Sigismond te propose,
Pour finir vos debats, dont Clotilde est la cause,
Hors des murs de Dijon de la mettre à tes yeux.
Un duël fera voir qui la merite mieux.
Puisque la seureté doit estre mutuelle,
Qu’elle ayt d’un nombre égal une garde fidelle.
Qu’elle soit au vainqueur : et deslors pour jamais
Que vos estats soient joints par une ferme paix.
Le roy victorieux void la ruse traistresse ;
Puis qu’il peut conquerir la ville et la princesse.
Mais pour ravir sa reine aux bourreaux inhumains,
Il reçoit tout peril qui la rend en ses mains.
Aussi-tost il respond. L’offre que tu m’as faite,
Se pouvoit proposer, mais avant la deffaite.
Je voy que Sigismond, quand sa force est à bas,
Espere par luy seul decider nos debas.
Mais encor qu’il n’ait plus qu’une foible muraille,
Je le traite d’égal, comme avant la bataille.
J’accepte le combat : qu’il parte sans tarder.
Qu’il n’ayt de ses guerriers que cent pour la garder.
Avec nombre pareil je me rends aupres d’elle.
Puis le fer entre nous vuidera la querelle.
Le heraut se retire, à ces mots genereux.
Et le prince à l’écart, prudent et valeureux,
Prend le duc et Lisois, et joint à sa sagesse
Des deux vaillans amis et le sens et l’adresse.