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Choisissent un temps propre à surmonter Clovis,
Par leurs propos menteurs, et leurs trompeurs advis,
Quand rien ne l’accompagne, et lors que la nuit sombre,
Pour aider leurs desseins, cache tout de son ombre.
Avant qu’il puisse voir la ville sous ses loix,
Et la belle Clotilde acquise à ses explois,
Ils veulent, par la trame en leurs conseils dressée,
Pour une autre princesse occuper sa pensée.
Le monarque goustoit au camp victorieux
Le doux repos qui suit les travaux glorieux.
Un grand bruit le réveille : il ouvre la paupiere ;
Et void autour de luy s’épandre une lumiere.
Lors Jupiter armé de son foudre à trois dards,
Paroist luisant de feux, accompagné de Mars,
Dont la cuirasse brille, et le casque et l’épée,
Et qui d’un grand pavois a sa gauche occupée.
Alcide le suivoit, orné d’un laurier verd,
Au corps nud d’une part, et d’une part couvert
De la terrible peau du lion de Nemée,
D’une masse noüeuse ayant la main armée.
Sur ses dieux, le roy jette un œil respectueux ;
Et Jupiter luy dit, d’un ton majestueux.
Clovis, l’odeur nous plaist des nombreuses victimes
Que ta largesse immole aux deïtez sublimes.
Aussi tu reconnois qu’en nous comblant d’honneur,
Nous comblons tes desseins de gloire et de bonheur.