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En l’ardeur de Clovis, rien ne peut l’arrester ;
Et ce foible rampart ne peut luy resister.
Nulle troupe des miens n’est entiere échapée
De la prompte fureur de sa tranchante épée.
Mesmes ton fils, Irier, de son sang genereux,
A payé par sa mort tes conseils malheureux.
Toy qui perdis le pere, et veux perdre la fille,
Tu pers en Vindemir l’espoir de ta famille.
A la triste nouvelle, Irier l’infortuné,
Aux pleurs, aux desespoirs, aux cris abandonné,
Ne peut à sa douleur faire de resistance.
Elle emporte et devoir, et respect, et constance.
Gondebaut de forfaits bourrellé dans son cœur,
Ordonne à Sigismond d’amuser le vainqueur :
Puis timide, éperdu, pour chercher un asyle,
Par le fleuve s’enfuit de la tremblante ville :
Et de la Saône prend le favorable cours,
Pour haster dans Vienne un plus puissant secours.
L’ame de Sigismond, de mille soins chargée,
Se sent, par son depart, d’un grand faix soulagée.
Il croit que de bonheur le ciel le va combler,
Puisque pour sa princesse il n’a plus à trembler.
Il mande à Gondomar qu’au palais il l’ameine :
Puis il marche au devant, et la reçoit en reine.
Ne craignez plus, dit-il, ny la mort, ny les fers.
Icy tout est soumis à celle que je sers.