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Nul d’eux n’est sans second : l’amour qui les assemble,
Contre un seul ennemy joint quatre bras ensemble.
Alpheïde est la seule, en son malheur secret,
Qui ne trouve avec soy que son cuisant regret.
Alors de toutes parts le choc se renouvelle.
Clovis haste les francs, du meurtre les rappelle.
Les goths, les auvergnacs, viennent de tous costez.
Le roy leur fait sentir ses grands coups redoutez.
Lisois dans la meslée à son maistre s’addresse.
Voy, dit-il, grand monarque, Yoland la princesse,
Et sa sœur Albione, et leur front furieux.
J’accomplis ton vouloir, et les rends à tes yeux.
Dans Mets et dans Verdun mes pas les ont suivies,
Où je vis à leurs vœux ces troupes asservies.
C’est les mettre en tes mains, que te les faire voir :
Et leur propre fureur les rend sous ton pouvoir.
Aux regards de Clovis, les deux sœurs irritées,
Superbes sous l’abry des armes enchantées,
Que nul acier mortel ne sçauroit entamer ;
Et de haine et d’orgueil se sentent enflammer,
Fondent sur le grand roy d’une pareille audace.
Yoland à ses coups adjouste la menace.
Clovis, tu vas sentir que nos pesantes mains
Sont libres desormais de tes fers inhumains.
Il dédaigne leurs voix, et les soustient sans crainte.
De deux coups tout d’un temps il sent la lourde attainte.