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Le duc ordonne Albert, et veut qu’il luy succede,
Pour terracer le goth, qui s’ébranle, et qui cede.
Il luy joint Amalgar, pour seconder l’effort :
Puis Herpon, et Zaban : seul de la presse il sort,
Pour ne point atiedir leur ardeur animée.
Vois-tu, luy dit Montan, cette épaisse fumée ?
Elle cache Auberon, avec le roy du Mans ;
A qui se joint encor le prince des flamans.
Là par un traistre advis, appuyé de ses charmes,
Il veut que sur les francs tous deux tournent leurs armes.
Mais marche vers ces rois à leur trame occupez.
L’oriflame rendra leurs projets dissipez,
Il s’avance : à l’abbord de la banniere sainte,
Le nuage s’écarte : Auberon fuit de crainte,
Privé du char venteux dont il fendoit les airs ;
Et va d’un pied tremblant se cacher aux deserts ;
Comme un loup découvert, qui de honte et de rage,
Hüé par les bergers, se renfonce au bocage.
Ranchaire et Cararic se retirent confus ;
Vont rejoindre leur troupe, et ne s’ébranlent plus.
Faron, du roy flamand le confident infame,
Complice en tout plaisir, en tout crime, en tout blâme,
Grand ministre de fourbe, et de lasches advis,
Leur conseille, au combat, d’abandonner Clovis,
De prendre un party neutre ; et comme rois habiles,
D’arrester dans ce champ leurs bandes immobiles.