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Ce guerrier redoublant ses coups adroits et forts,
Fait tomber deux soldats sous ses puissans efforts.
Puis l’épée à la main entre par l’ouverture.
Sa bande le seconde, et suit son avanture.
Clovis void que tout branle ; et d’efforts vehemens
Pousse avec l’escadron du fils de Guyemans :
Heurte, renverse, brise, abbat et bras et piques,
Et tout le vain orgueil des victoires antiques :
D’armes, de corps meurtris, foule aux pieds des monceaux ;
Et de sang ennemy fait couler des ruisseaux.
Comme un fleuve orgueilleux, qui perce une chaussée
Et d’argile et de pieux contre luy renforcée ;
Puis de flots épandus ravage les guérets ;
Entraisne bourgs, chasteaux, hommes, bestes, forests ;
Et ne peut rien souffrir en son cours redoutable,
Qui s’offre impunément à sa force indomptable.
Ainsi le vaillant prince, en son cours furieux,
Renverse hommes, drapeaux, d’un effort glorieux.
Il fond en un moment sur tout ce qui s’avance.
Genobalde et les francs, d’égale violence,
Poursuivent le débris, imitans sa chaleur.
Le Rhete et l’Allobroge éprouvent sa valeur.
Il fait tourner encore en déroute pareille,
Les bandes d’Avignon, d’Arles, et de Marseille.
La françoise phalange, à l’égal s’avançant,
Moissonne aprés ses pas, sa route élargissant.