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Couche du long sapin trois gendarmes à bas :
Puis il arme sa main d’un large coutelas.
Il enfonce, il foudroye, il tranche et bras et testes.
La foule qui le suit seconde ses tempestes.
Il gagne par la force et la place et le temps,
Pour ranger sur le bord ses guerriers degouttans.
Contre l’heureux succés, Sigismond s’évertuë.
Il court, se desespere, anime, frape, tuë,
Serre de bourguignon un gros impetueux,
Pour rompre d’un seul choc l’abbord tumultueux.
Gondomar le seconde ; aux perils s’abandonne.
Tout s’émeut, tout combat ; la trompette resonne.
Comme deux vents émeûs se battent sur les mers,
L’un vers l’autre volant des bouts de l’univers ;
Joignent à leur querelle et vagues, et nuages,
Et foudres éclatans, et pluvieux orages.
Tout se choque, tout bruit : eux-mesmes resonnans,
Animent le combat par leurs soufles tonnans.
Clovis et Sigismond, par les prez, par les landes,
Avec pareille ardeur, ainsi poussent leurs bandes.
Clovis songeant à vaincre, et possesseur du bord,
Du vaillant Sigismond veut amuser l’effort :
Donne à sa vive audace une forte barriere,
Le puissant Sigisbert, et sa troupe guerriere :
Oppose à Gondomar les gendarmes françois,
Par Sisulfe conduits au deffaut de Lisois :