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Clotilde dans les fers, attend sa derniere heure.
Gondebaut furieux veut enfin qu’elle meure,
Pour l’indigne forfait, dit-il, qu’elle a commis,
Par un lasche commerce avec ses ennemis.
En vain pour son salut son fils le sollicite.
Pour elle en vain s’émeut le saint prelat Avite,
Qui dans les longs ennuis de sa triste prison,
Pendant qu’elle s’exerce au jeusne, à l’oraison,
La console, et l’exhorte à tracer cet ouvrage,
Pour animer ta flame à vanger son outrage.
Il le mit en mes mains ; je te le viens offrir.
Ne perds pas un moment, et viens la secourir.
A luy ravir le jour le fier tyran s’appreste ;
Et croit finir la guerre, en luy tranchant la teste.
Sigismond hors des murs ne peut plus l’émouvoir ;
Et ce roy fait agir son insolent pouvoir.
Clovis est tout émeû du danger de sa reine ;
Souffre, à cette nouvelle, une sensible peine :
Et sans perdre le temps, fait partir un heraut,
Qui porte la menace au cruel Gondebaut,
Que s’il fait sur Clotilde éclater son audace,
Il poursuivra sans cesse et sa vie et sa race.
De sa chere princesse il baise le present.
Puis pour son grand peril, tout peril mesprisant,
Veut que son camp s’avance ; en peu d’heure il arrive
Sur les bords opposez à l’effroyable rive,