Page:Desmarets - Clovis ou la France Chrétienne.djvu/289

Cette page n’a pas encore été corrigée

De pietons aguerris, à cuirasse luisante,
A longue et large épée, à la garde pesante ;
Tous armez de longs bois, patiens aux travaux ;
Et reputant la mort pour le moindre des maux.
L’allobroge le suit, et les troupes alpines ;
Et l’habitant du val des montagnes telines :
Et loin derriere tous fait retentir l’airain,
Le Rhete valeureux, qui void naistre le Rhein.
Gondebaut rasseuré par ces troupes guerrieres,
Ne craint plus que les francs ravagent ses frontieres.
Et dans son cœur ardent il soufre un doux espoir,
De ranger Clovis mesme aux loix de son pouvoir.
Le vaillant Sigismond, aigry par sa tristesse,
N’aspire, en son transport, qu’à sauver sa princesse
Des armes du rival fatal à son amour :
Et pour vanger sa flame, et le priver du jour,
Va sur les bords de l’Ousche arrester son pas ferme.
Dans les murs de Dijon Gondebaut se renferme.
Clovis dé-ja marchoit, enflé des regimens
Par Ranchaire amenez, monarque des flamans ;
Et d’un large escadron qu’à gauche tient sur l’aile
Cararic roy du Mans, mais prince peu fidele.
Tout s’avance en bel ordre ; et de l’auguste roy
Tout garde par les champs la rigoureuse loy.
Le laboureur content sent la paix dans la guerre.
Le troupeau broute l’herbe, et le bœuf fend la terre.