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Veut combattre à leur teste ; et sa jeune arrogance
Ne peut d’aucun succés borner son esperance.
Icy les bataillons de piques herissez,
Prompts, fermes, se font voir à tout assaut dressez ;
Haussant parmy les airs leurs pointes flamboyantes,
Entre un nombreux amas d’enseignes ondoyantes.
Le regiment royal, fier d’antiques drapeaux,
Compte autant de combas, qu’ils traisnent de lambeaux :
Qui seul de Gondebaut soustint l’aspre fortune ;
Quand les freres unis, d’une force commune,
Jusqu’aux sources d’Arar pousserent son malheur ;
Qui toûjours luy monstra sa fidele valeur ;
Et qui croit que son roy, sauvé de la tempeste,
De Bourgogne luy doit la seconde conqueste.
Vindemir le conduit, d’Irier le vaillant fils,
Superbe de l’honneur des mutins déconfis,
Qui des champs Lionnois, par des trames nouvelles,
Naguere avoient armé les cœurs souvent rebelles :
Mais plus superbe encor du paternel bon-heur,
Dont sur luy rejallit le rayonnant honneur,
De la grace du roy par ses conseils acquise,
Par ses fideles soins, et sa noble franchise.
Sur son corcelet d’or, brille maint diamant.
La salade reluit d’un pareil ornement.
D’une pompe éclatante il pare sa noblesse.
Toûjours à la faveur est jointe la richesse.