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De son pere animé contente les regards,
Faisant hors de Dijon floter ses estendards.
Et le fier Gondomar fait sur les molles herbes
De son coursier fougueux bondir les pas superbes :
Void de ses escadrons et le front et les flancs ;
Les change, les rechange, entre parmy les rangs ;
Et par les tons aigus que la trompette envoye,
Sent son cœur fremissant et d’ardeur et de joye.
Icy sous Gondioch les gendarmes nourris,
Par cent et cent combas de long-temps aguerris,
Enflez d’avoir vaincu le romain, le gepide,
Monstrent sur leur visage un orgueil intrepide.
Le brave Urfé commande un corps de ces guerriers,
Dont le casque d’argent, orné de deux lauriers,
Des armes et des vers porte un double trophée ;
Urfé, qui se vantoit de la race d’Orphée ;
Et dont tira son sang, celuy qui dans nos jours
Des bergers de forests a chanté les amours,
Par qui Lignon est noble, et coule aussi celebre,
Que par le Thracien le fameux flot de l’Hebre.
Par l’orgueilleux Gontran, l’autre corps est conduit,
Dés ses plus jeunes ans dans les armes instruit,
Enfant de la fortune, et dont l’heur fait l’audace,
Dédaignant le deffaut de sa douteuse race.
Gondomar, pour l’essay de sa vive chaleur,
De ces troupes sans prix cognoissant la valeur,