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L’on void les soliveaux, les murs, les toits flambans,
Les combles élevez aux abymes tombans.
Le feu vomit par tout sa force furieuse,
Qui petille, et par tout s’accroist victorieuse.
Il ondoye : et les vents aident à l’attiser :
Et l’eau mesme ne sert qu’à le mieux embrazer.
Par son propre ennemy sa fougue se renforce.
De tout ce qui s’oppose, il en fait son amorce.
Tout au desastre accourt. Les gardes du palais,
Et les voisins émeûs, et les actifs valets,
Vont chercher en tous lieux les secourables ondes,
Les fontaines, les puis, les cisternes profondes,
Et la Seine voisine, et les courans ruisseaux.
Rien ne sert : le feu regne au mespris de tant d’eaux.
Les vases d’or, d’argent, et les bronzes antiques,
Pesle-mesle fondus, coulent par les portiques,
Dont les ruisseaux boüillans, riches et dangereux,
Brulent d’un traistre cours les pieds des malheureux.
Des deux villes jadis telle fut l’avanture,
Quand les feux ensoufrez, vangeurs de la nature,
Dont un peuple changeoit les ordres éternels,
Consumerent le crime avec les criminels.
Les sœurs, avec leur suite, en une ample écurie,
Vont cacher leurs desseins, et leur noire furie :
Montent quatre coursiers : puis d’un cœur inhumain,
Chacune sort superbe, et la fiole en main,