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Yoland, vers le fonds d’une vallée obscure,
Et d’armes et de voix entend un sourd murmure.
Elle court, et découvre un guerrier abbatu,
Dont sous le nombre seul succomboit la vertu.
Quatre, d’armes couvers, de leurs glaives le pressent.
Les chevaux écartez de l’herbage se paissent.
De cet outrage émeuë en son cœur valeureux,
Elle tire l’épée, et va fondre sur eux.
De l’un, par un fendant, elle entame la teste.
Un autre se retourne, et contr’elle s’appreste.
La princesse l’abbat du choc de son coursier :
Puis au flanc découvert luy plonge son acier.
Chromis en blesse un autre ; et Myrrhine l’acheve.
Le guerrier secouru, d’un prompt saut se releve :
Attaque le dernier ; et le perçant de coups,
Dans le trépas d’un seul, croit se vanger de tous :
Puis vient pour rendre grace à la main secourable.
Yoland luy fait voir son visage admirable.
Ma sœur, dit le guerrier, ah ! Qu’est-ce que je voy ?
Secours doublement cher ! Ah ! Ma sœur, est-ce toy ?
De son casque soudain sa teste dépoüillée,
Rend de son grand éclat la troupe émerveillée.
Sa longue tresse brune, ornant son teint vermeil,
Leur fait voir que son sexe à leur sexe est pareil.
Elle leur tend les bras ; mais leur est inconnuë.
D’un juste estonnement Yoland retenuë,