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Et le tresor barbare, et les vases antiques,
Et les vains ornemens des monarques pontiques,
Les curieux regards, au spectacle attentifs,
Suivoient la riche pompe, et les princes captifs.
Aurele entre au palais : le bruit par tout resonne.
Clovis court au balcon : la merveille l’estonne.
Et l’or par le soleil frapé de toutes parts,
Renvoyant les rayons, ébloüit ses regards.
Le celeste present par l’escalier arrive.
Le roy le regardant d’une veuë attentive,
De l’or et de l’ouvrage a tous les sens touchez :
Puis aux propos d’Aurele il les tient attachez ;
Apprenant que du ciel la bonté favorable
Luy fait ce grand present, et riche, et secourable.
Mais il faut en un lieu loin d’oreilles et d’yeux,
Déposer les secrets, et le don precieux.
Clovis luy dit soudain le mal-heur de sa flame ;
De Clotilde la fuite, et l’insolence infame :
Les regrets, les dépits, dont il est accablé ;
Puis luy monstre l’écrit dont son sens est troublé.
Aurele souriant à tant de plaintes vaines,
D’un seul trait de pitié ne console ses peines :
Luy découvre l’erreur de ses sens aveuglez :
D’Albione la fourbe, et les feux déreglez :
Et la grace du ciel, certaine et continuë,
Que promet Genevieve, au grand prince connuë.