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Soit à ceux dont l’esprit contre l’ordre conspire ;
Soit à ceux qui de Christ n’adorent point l’empire.
Voy le ciel, qui fleschy rend les cœurs réjoüis,
S’ouvrant aux vœux du peuple, et d’Anne et de Loüis,
Apres s’estre fermé durant pres de cinq lustres,
Couvant cette naissance, et tant d’actes illustres.
Sur la tassette gauche, apres mille beaux faits,
Ce roy donne à l’Europe et ses loix et la paix.
Puis seul et digne chef des chrestiennes armées,
Va délivrer du joug les terres idumées.
Voy qu’au port de Marseille il a l’œil menaçant,
Allant trancher l’orgueil des cornes du croissant.
Voy qu’il couvre de nefs l’Egée et le Bosphore :
Que de Bysance il vole aux beaux champs de l’aurore.
Voy sa taille, son port, sa douce majesté,
Quand soumettant sa gloire à son humilité,
Pour marquer les débris d’une secte estoufée,
Il plante en mille lieux la croix pour son trophée.
Devant ses bataillons, sur un barbe leger,
Il brave d’un grand cœur la peine et le danger ;
Ne void nulle grandeur que sa valeur n’abbate ;
Et triomphe des bords du Tigre et de l’Euphrate.
Enfin, sage guerrier, grave en ton souvenir
Ce que le ciel reserve aux siecles à venir.
Dans ces armes tu vois la pompeuse esperance
Des faveurs qu’il promet aux armes de la France.