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Regarde en ce vallon, sous ces feüillages verds,
Entre un chesne, et ces lieux de fougere couverts,
De l’or estincellant allentour d’une souche.
Je voy, dit le guerrier, le soleil qui se couche,
Entre les arbres noirs, plein de vive clarté.
Mais que voy-je ? Est-ce un songe ? Est-ce une verité ?
L’astre à peine aux mortels a monstré sa lumiere :
Et desja je le trouve au bout de sa carriere.
Il se tourne, et le void aux portes d’orient.
Approchons, dit le saint d’un visage riant.
Il marche ; et luy fait voir, écartant le feüillage,
Des armes d’or bruny, d’un merveilleux ouvrage,
D’une splendeur divine, et renvoyant aux yeux
Les rais que luy dardoit le grand flambeau des cieux.
Et ce brillant harnois, fait de la main suprême,
Eclairé du soleil, sembloit le soleil mesme.
Le solitaire alors, voyant ses sens ravis,
Le ciel te fait, dit-il, ce present pour Clovis.
Jusqu’à ce que l’eau sainte heureusement le lave,
Des ruses de l’enfer tu le verras esclave.
Sçache que les demons, d’un art malicieux,
S’opposeront encor contre l’ordre des cieux.
Mais il peut mespriser la force de tous charmes,
Quand il sera muny de ces divines armes.
Un ange environné d’un nuage luisant,
En m’apportant l’escu, joint à ce beau present,