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De qui toute la cour vantera la sagesse ;
D’un courage et d’un port dignes de sa noblesse.
Contre elle, en vain les vents se pourront émouvoir :
Toûjours, pour l’affermir dans son juste devoir,
La forte piëté, la constance fidelle,
L’honneur et le respect, voleront autour d’elle.
Mais où va m’emporter l’amour pour tes neveux ?
Va, persiste, et le ciel favorable à tes vœux,
M’ayant ouvert pour toy ces hautes destinées,
Rendra d’un beau succés tes peines couronnée.
Sur la foy de ma voix, ose, et ne doute pas.
Et pour t’asseûrer mieux, haste encore tes pas.
Dans la forest de Laye, un devot solitaire
Te fera pour Clovis un present salutaire.
Aurele à ce récit saint et delicieux,
Sent qu’un divin plaisir l’éleve dans les cieux.
D’une oreille estonnée il écoute, il admire.
Tous ses sens occupez font qu’à peine il respire.
Il rend grace à la sainte : offre à Dieu ses labeurs.
De ses perles, l’aurore orne l’émail des fleurs ;
Et ramenant le jour, de cent couleurs se pare.
De la vierge, à regret, Aurele se separe.
Et repetant cent fois tous ses divins discours,
Vers l’heureuse forest precipite son cours.