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Un chevalier parut, dans un pré voltigeant,
Au corps noble et leger, couvert d’armes d’argent.
Maint rubis y reluit ; et ses plumes volantes
Semblent, par leur couleur, comme flames brulantes.
Son écharpe est d’argent, ou mille feux ondez
Volent à rangs égaux, d’un fil d’or rebordez.
Son coursier genereux est blanc à rouges taches ;
Et de rouges rubans ses crins ont mille attaches.
Douze pages à pied à l’égal s’avançoient,
En casaques d’argent, ou cent feux rougissoient ;
Qui portoient en leurs mains douze lances pareilles,
Ou montoient sur l’argent mille flames vermeilles.
Il baisse la visiere aux approches du bruit.
Soudain l’un des suivans, à ce signal instruit,
Vers les chasseurs s’avance, et courtois leur demande,
Si quelqu’un veut s’armer, des plus forts de la bande,
Pour rompre un fresle bois contre un prince estranger.
Ceux que sa voix attaint, volent d’un cours leger,
Vers Langres leur sejour, brulans dans leurs pensées
A qui plustost auroit les armes endossées.
Peu restent pres du roy, qui d’un soin curieux
Veut cognoistre le nom du prince audacieux.
Mais sa suite au silence est toûjours obstinée
Et tandis que du cor la retraitte sonnée
Fait sortir des forests le chasseur écarté,
Qui s’amasse allentour de leur maistre arresté,