Page:Desmarets - Clovis ou la France Chrétienne.djvu/174

Cette page n’a pas encore été corrigée

Il conduira sa niece en pompeux equipage,
Jusqu’aux bornes où l’Ousche en la Saône s’engage.
Les françois réjoüis hastent l’heureux depart.
Mais Clotilde en soupçon void Aurele à l’écart :
Croit que le fier tyran, quoy que sa bouche die,
Sous ce trompeur accord couvre une perfidie :
L’asseûre que son fils, trop libre en ses discours,
A découvert la trame, et n’attend qu’un secours :
Que le roy, d’une rage au refus confirmée,
Au lieu d’elle, à Clovis doit conduire une armée.
Mais que Dieu confondra leurs projets mal conceûs.
Enfin sur les sermens et donnez et receûs,
Les francs quittent Vienne et prompts et pleins de zele,
Pour apprendre à leur roy l’agreable nouvelle,
Et de ses vœux ardens le desirable estat,
Qu’un mois luy produiroit l’hymen ou le combat.
Desja par quinze fois, l’aurore matineuse
Avoit renouvellé sa beauté lumineuse,
Depuis que les deux francs, par un viste retour,
Avoient de leur monarque attaint le cher sejour.
Là dans les doux travaux d’une penible chasse,
Le guerrier nourrissoit sa force et son audace,
Attendant que le Rhône, à ses brulans souhaits,
Envoyast le message ou de guerre ou de paix ;
Quand au sortir des bois, lors que par les vallées
Revenoient des chasseurs les bandes deffilées,