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Clovis vaillant, heureux, plein de jeune fierté,
Ne cherche qu’un pretexte à sa temerité.
Gondebaut luy respond, du pied frapant la terre :
La guerre est donc certaine ; hé bien, j’auray la guerre.
Mais où sont tes soldats ? Reprit le sage amy.
Soit refus, soit accord, dit le prince blesmy,
Tu dis qu’il faut s’armer ; donc que mon camp s’assemble.
Ne fay ny l’un ny l’autre : ou fay les deux ensemble ;
Dit le prudent Irier, son monarque appaisant.
En accordant refuse, accorde en refusant,
Jusqu’au jour qu’à son camp s’opposera le nostre :
Et faisant tous les deux, ne fay ny l’un ny l’autre.
Tandis que nos voisins, dans le commun danger,
Viendront joindre ta force, et chasser l’estranger,
Flate l’espoir des francs ; tu pourras les confondre.
Differe à les ouïr ; differe à leur respondre.
Puis des ruses sans fin naistront de jour en jour,
Pour amuser long-temps et la force et l’amour.
Le roy, d’un œil plus doux approuve sa parole ;
L’embrasse ; et montre aux siens que son cœur se console.
Pour arrester des francs la pressante chaleur,
Il sçait en cent façons plaindre quelque douleur.
Son effroy sur son front semble encore se peindre ;
Et luy preste un secours pour le mal qu’il veut feindre.
Le prince Sigismond, et le fier Gondomar,
Qu’Amalberge cachée aux sources de l’Arar,